Humble femme je suis née et telle je mourrai.
Les caprices du ciel, le fleuve, sur ces mains ont creusé leurs sillons.
Les trésors dont je suis gardienne sont les fleurs du vent, arrachées aux blés d’or des champs.
Je n’ai jamais souri aux nuages, courbée sous l’araire, arrachant mon aumône aux champs.
Mon visage, du labeur de la terre, porte les saisons.
A la nuit, je confie mes tourments.
Mon village est pour moi mon unique royaume. Dans mon sang, il coule tel un flot que nul n’arrête.